Pour
comprendre toute cette histoire, il faut remonter jusqu'à la tendre
jeunesse de cette dame, Fatoumata Doumbia, aujourd'hui âgée d'environ 30
ans, et qui avait été donnée en mariage par son père adoptif alors
qu'elle n'avait que 14 ans. Le respect de la tradition a fait qu'elle
n'a connu et même vu son mari que dans la chambre nuptiale. En réalité,
derrière ce pan de nos mœurs, se cachait une infirmité. En effet,
l'homme qui lui a est destiné est aveugle.
Pour ne pas humilier ses
parents, la jeune mariée accepta l'union. Dans ses confessions, le mari
expliqua à sa femme qu'il a perdu la vue suite à une maladie liée au ver
de Guinée.
La
jeune dame eut cependant le réflexe de demander à des spécialistes si
en faisant des enfants avec son mari aveugle, leurs enfants ne
risquaient pas les mêmes problèmes. Elle a été rassurée. Après une
première maternité et une seconde, les enfants ont commencé à avoir des
problèmes de vision au grand étonnement de leur maman. A la cinquième
maternité, la situation était devenue catastrophique. Le mari qui
n'exerçait pas un métier stable, était incapable de faire face au
traitement. Ainsi, avec son petit revenu issu du commerce de pagne
qu'elle faisait, Fatoumata s'est rendue à l'IOTA. Malheureusement, ici,
on n'a pas pu lui dire de quoi souffraient exactement les enfants. Après
avoir insisté et persisté, on lui apprend dans le dossier médical de
son mari, que ce dernier savait effectivement qu'il ne pouvait pas avoir
d'enfant normal.
Désespérée
et démunie, car même son père l'avait rejetée à cause de l'infirmité de
ses enfants, Fatoumata Doumbia prend contact avec Diossé Traoré de la Radio FR3.
Sensible à la souffrance de cette pauvre mère, et surtout soulager les
enfants innocents, Diossé Traoré règle sur le coup le montant des
ordonnances qui souffraient entre les mains de Fatoumata. Puis, il l'a
orientée sur la rédaction de votre quotidien préféré, L'Indépendant, qui
aide beaucoup les personnes nécessiteuses à bénéficier de la solidarité
des personnes de bonnes volonté.
Le
SOS lancé à cet effet a eu un écho favorable auprès d'un certain
Gaoussou Simpara. Entre temps, elle avait sollicité les pouvoirs
mystiques d'un féticheur qui, après avoir manifesté son incapacité à
faire quoi que ce soit, a tout même affirmé que la maladie de la famille
est la conséquence d'un problème d'or, de terrain et de papier. C'est
pourquoi, la pauvre Fatoumata décida d'aller dans le Wassoulou d'où est
originaire son mari. Ce, pour savoir réellement les raisons de cette
malédiction qui frappe ses enfants. Après trois jours de recherche, elle
tomba enfin sur la vérité. En effet, elle apprit que c'est son beau
père qui aurait volé une quantité importante d'or appartenant à sa
petite sœur. Celle-ci, dans l'incapacité d'entrer en possession de ses
biens, aurait prié Dieu de rendre aveugle le voleur et toute sa
descendance. Celle qui a lancé la malédiction ne vit plus mais ses
petits enfants connaissent bien l'histoire. Ceux-ci, après avoir compati
au malheur de Fatoumata, lui ont proposé d'amener l'or au cas où, et
ont fait des sacrifices afin de circonscrire la malédiction. N'ayant pas
les moyens, elle a pris l'engagement de s'acquitter petit à petit.
Après ces premières démarches, Fatoumata était heureuse que ses enfants
aient recouvré la vue quatre jours après son retour du Wassoulou.
Depuis, elle et ses enfants vivent dans la paix dans leur famille. Dans
la foulée, elle a donné naissance à un petit garçon qui porte le nom de
Diossé, en récompense à tout ce qu'il a fait pour elle. Si c'était une
fille, elle allait donner le nom de Fatoumata Mah Thiam
Chose
étonnante, le beau père de Fatoumata, son mari, sa belle sœur et ses
enfants sont tous aveugles. Grâce au courage de Fatoumata, ses enfants
ont retrouvé la vue. Ce qui donne raison au proverbe bambara selon
lequel, "même si l'enfant est un serpent, la femme l'attache à sa taille".
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