Mariée
depuis trois ans, je vis avec mon mari depuis plus de dix ans. Nous
avons deux enfants. Nous traversons actuellement une crise surtout au…
La Question:
Mariée
depuis trois ans, je vis avec mon mari depuis plus de dix ans. Nous
avons deux enfants. Nous traversons actuellement une crise surtout au
niveau sexuel. Je n’éprouve plus de désir pour mon mari, et il le prend
mal. Est-ce pour autant que je ne l’aime plus ? Je n’arrive pas à
différencier l’amour de la dépendance ou de l’habitude. La solution
serait-elle la séparation ? Comment m’y prendre ? Cornélia, 30 ans
La réponse
Le
désir n’est pas du tout un signe d’amour. On peut désirer sans aimer,
éprouver une forte attirance envers quelqu’un que l’on n’aime pas, ou
même que l’on n’apprécie guère, ou que l’on ne respecte pas. On peut
aussi aimer sans désirer, surtout lorsque l’on est dans la tendresse, le
bien être à deux, une sorte d’amitié, de plénitude où l’on ne ressent
pas le manque à l’origine du désir. Ainsi à priori, s’il n’existe pas
entre vous de fortes tensions, ou des différends profonds, cette
diminution de désir ne signifie pas la fin de votre couple.
En
amour, il peut très bien y avoir de l’habitude ou de la dépendance. Les
trois ne sont absolument pas incompatibles. L’habitude est un élément
de l’amour, et contrairement à ce que l’on pense toujours, elle peut
être précieuse, et relier profondément deux êtres. La dépendance, c’est
aussi le lien qui se crée : on s’habitue à fonctionner à deux, et ça
n’est pas forcément une prison, mais aussi une liberté. On sait ce que
l’on peut attendre de l’autre, et ce qu’on lui donne. La dépendance est
aussi un échange librement consenti. Bien sûr, quand cela devient une
dépendance comme une drogue, celle où il semble impossible de se passer
l’un de l’autre, de garder une certaine autonomie, là, c’est
déséquilibrant.
Selon
les phases par lesquelles passe un couple, il existe différentes
manières de fonctionner. Parfois plus passionnel, parfois plus tendre,
parfois plus amical, parfois plus sexuel, parfois plutôt dans les
projets concrets, parfois aussi s’épauler dans la douleur… Nous avons
besoin d’apprendre à être deux dans tous ces moments, et ça ne se fait
pas du jour au lendemain. Si vous surmontez cette crise, vous en
sortirez plus forts. Je pense profondément que ce n’est pas parce que,
depuis quelque temps, vous ne le désirez pas que vous devez vous
séparer. À mon sens, on se sépare quand on est sûr et certain que c’est
la seule solution et qu’on ne peut faire autrement.
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